À la frontière du théâtre et du cinéma, le tandem crée un art où la réalité, toujours plus proche de l’imaginaire, plonge le spectateur dans un extraordinaire univers fantastique.

Après les éblouissants Norman et La Belle et la Bête, Michel Lemieux et Victor Pilon engagent leur savoir-faire dans une exploration contemporaine du mythe d’Icare.

Le mythe grec classique raconte la chute d’Icare dont les ailes de cire et de plumes, fabriquées par son père Dédale, un architecte athénien, ont fondu en s’approchant trop près du soleil. Dans cette version contemporaine, Dédale, dont les découvertes ont révolutionné le monde de l’architecture, est au coeur de l’histoire. Devenu vieux et hanté par ses fantômes, il s’est retranché dans une forêt. Icare, en pleine quête existentielle, vient lui rendre visite mais Dédale reste plongé malgré lui dans les méandres de ses souvenirs.

Les confrontations père-fils et les évocations du passé sont ponctuées par le coryphée, une allusion aux fondements de la dramaturgie grecque. Ce chef de chœur est représenté sur scène par une chanteuse mezzo-soprano.

Le texte d’Olivier Keimeid, auteur montréalais, déploie et réactualise toutes les facettes du mythe sans interprétation restrictive : la relation complexe d’un fils et de son père, l’impossible contentement dans une société caractérisée par une quête de la croissance à tout prix et surtout la beauté de l’envol qui illustre peut-être l’élan créateur et la soif d’absolu des artistes…