Sisyphe, la performance

Une performance titanesque de Victor Pilon

Pendant 30 jours, à raison de 6 jours par semaine, 7 heures par jour, Victor Pilon incarna Sisyphe dans le Hall Est du Stade olympique de Montréal où son défi mythologique fût de déplacer 50 tonnes de sable en construisant et déconstruisant inlassablement sa montagne à l’aide d’une simple pelle. Sisyphe au total c’est 182 heures de performance, 300 tonnes de sable déplacées, 600 kilomètres parcourus et des milliers de spectateurs ébahis et profondément touchés par ce défi inhumain auquel chacun d’entre nous peut s’identifier.

Prisonnier du Tartare, prison de Sisyphe pour l’éternité, Victor, armé de sa simple pelle, recréer et réadapte avec modernité le châtiment éternel de la Grèce antique. Cette performance physique, émotionnelle et mentale dans laquelle s’entrecroiseront l’authenticité, l’absurdité et la réalité, s’inspire du célèbre mythe grecque, du non moins célèbre essai philosophique, Le mythe de Sisyphe, de l’écrivain français Albert Camus, mais également d’un évènement tragique qui a chamboulé la vie de Victor.

 La mort tragique de mon conjoint Sylvain m’a conduit à ce projet. On a tous à faire le deuil que la vie est absurde afin de peut-être pouvoir par la suite en arriver à une forme de liberté, voire de bonheur

Comme dans l’expression populaire métro-boulot-dodo, jour après jour, Sisyphe pousse son rocher au sommet d’une montagne d’où il finit toujours par redescendre. Ce projet est un effort de comprendre l’éternel recommencement, de saisir l’absurdité de l’existence, un désir de clarté, une quête du pourquoi qui nous habite tous. – Victor Pilon

Notes sur Albert Camus

Cette performance marathon s’inspire de l’essai philosophique d’Albert Camus Le Mythe de Sisyphe. Dans cet ouvrage, le châtiment de Sisyphe se veut une métaphore de la condition humaine. Pour Camus, la prise de conscience de l’absurdité peut libérer l’Homme, le délivrer d’un espoir illusoire et lui faire comprendre l’intérêt de profiter du moment présent.

 

Voici quelques bribes tirées d’articles et de critiques de la performance :

“En construisant et déconstruisant une montagne à l’aide d’une pelle, Victor Pilon a réalisé une performance physique, émotionnelle et mentale hors du commun. […] [Il nous a fait] ressentir collectivement l’immense pouvoir de l’art.”
Mario Girard, La Presse

“Victor Pilon […] a préféré pelleter l’impossible plutôt que de s’enliser dans les sables mouvants du chagrin.”
André Lavoie, Le Devoir

“J’ai été vraiment émue. Je ne m’attendais pas à être autant soufflée par [sa performance]. C’est vraiment à voir.”
Eugénie Lépine-Blondeau, Tout un matin

“Je me suis dit: “Je vais y passer 15-20 minutes”, et au bout d’une heure et demie, je suis partie en me disant :”Je suis en train de manquer quelque chose.””
Johanne Despins, Culture Club

“C’est d’une poésie… d’une philosophie… c’est émouvant.”
Myriam Fehmiu, Samedi et rien d’autre

“La beauté de la chose : c’est le geste. Je vous le recommande fortement!”
Marie-Christine Blais, Dessine-moi un dimanche

“Dans sa plongée profonde dans la vie, l’art et le deuil avec Sisyphe, Victor Pilon évoque les véritables essences de l’existence.”
Brandon Lorimer, Art-Critique.com (En anglais)

“J’ai assisté à un peu plus d’une heure de Sisyphe et j’ai été captivé par l’évolution du spectacle.”
Marc-Yvan Coulombe, Les ArtsZé

“Réflexion immersive sur la condition humaine. […] À voir et à revoir, assurément.”
Aymeric Tardif, Le délit français

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